Il faut l’avouer, nous les femmes culpabilisons facilement. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça et lorsque nous devenons mère cette tendance à la culpabilité devient encore plus présente. Nous nous sentons coupable de retourner au travail, de ne pas réussir à allaiter (comme NathAlie l’a si bien exprimé), de devoir envoyer nos enfants à la garderie, de négliger le ménage, de ne pas assez stimuler notre enfant, de trop stimuler notre enfant, etc. En tant que maman de jumelles, je vis bien entendu ce genre de culpabilité, mais le fait d’avoir deux enfants en même temps amène d’autres facettes à la culpabilité. Dans cet article je vous parlerai donc de comment la culpabilité s’est manifestée dans mon quotidien durant les 18 derniers mois.
Durant leurs premiers mois de vie, mes filles étaient bien différentes. Bébé 1 était assez tranquille, elle dormait bien, pleurait peu, bref c’était un bébé facile. Bébé 2 quant à elle, pleurait beaucoup, ne voulait dormir que dans nos bras, se réveillait dès qu’on la posait dans son berceau et souffrait des fameuses coliques. Nous avions donc droit aux crises de 6h à 9h à tous les soirs. Évidemment, j’avais plus souvent bébé 2 dans les bras pour la simple et bonne raison qu’elle demandait plus d’attention. Cependant, je me sentais tellement coupable quand je regardais mon autre cocotte qui était seule dans sa chaise pendant que je me promenais partout dans la maison pour tenter de calmer sa soeur. Dès qu’elle se calmait j’essayais de passer le plus de temps possible avec bébé 1, mais entre les crises de bébé 2, les 15 biberons par jour à préparer et à laver, les changements de couches, le lavage, etc., je ne passais pas autant de temps que j’aurais voulu avec elle. Il m’arrivait souvent de penser que si je les avaient eu une après l’autre , elle n’aurait pas eu à vivre cet «abandon» aussi jeune et j’aurais pu passer plus de temps avec elle. Pour passer au travers de ces moments de culpabilité, je me disais que mon rôle en tant que mère était de répondre à leurs besoins et que si bébé 2 avait besoin d’être prise plus souvent et bien je devais le faire. De plus, on entend toujours dire qu’il faut répondre immédiatement aux besoins d’un nourisson afin de ne pas affecter les liens d’attachement et de confiance. Lorsqu’on a des jumeaux, il est pratiquement impossible de répondre immédiatement à tous leurs besoins. Nous pouvons, par exemple, être en train de changer une couche alors que l’autre bébé choisi ce moment pour vouloir boire! J’ai donc commencé à parler avec «l’autre bébé» lorsque je m’occupais d’une des deux. De cette façon, l’enfant avait mon attention même si je ne pouvais pas répondre immédiatement à son besoin.
En fait, lorsqu’on doit s’occuper à temps plein de deux nourissons, ce qui nous manque le plus c’est le temps! J’avais peur de ne pas passer suffisament de temps de qualité avec mes enfants, de ne pas les stimuler convenablement durant les premiers mois de leur vie et par le fait même de nuire à leur développement! Les livres sur le développement des enfants que nous lisons durant notre grossesse ont certes du bon, mais il y a également un côté pervers à ces lectures : elles nous culpabilisent! Il faut donc apprendre à faire la part des choses (sujet d’un autre article) et choisir nos priorités. Pour profiter au maximum de tous les instants passé avec mes filles, je n’ai pas peur de dire que j’ai balayé les tâches ménagères au second rang. Ma maison n’était pas propre, mais je pouvais profiter de quelques heures par jour pour dorloter mes deux amours (et mes parents passaient parfois faire du ménage!!). De cette façon, je me sentais moins coupable et cela m’a aidé à créer des liens solides avec mes filles.
Maintenant qu’elles ont 17 mois, je me rends compte que je me pose encore des questions. Je dois encore souvent me séparer en deux et je me demande si je suis «égale» envers l’une et l’autre. En ce moment, bébé 2 évolue plus rapidement que bébé 1. Elle parle plus et semble mieux comprendre ce qu’on lui demande. Je me suis demandé si c’était de ma faute, si je stimulais plus une de mes filles que l’autre. En prenant du recul et en en parlant avec mon chum nous avons remarqué que bébé 1 est tout simplement moins intéressée à participer à certaines activités que bébé 2. Chaque enfant a son rythme après tout!
En conclusion, la culpabilité fera toujours partie de ma vie, mais l’important est de se rappeler que lorsqu’on a des enfants il ne faut pas viser «l’égalité», mais plutôt «l’équité». Il ne faut pas se dire «je donne à une alors je donne à l’autre», mais plutôt se dire «je répond du mieux que je peux aux besoins de mes enfants». Si l’un d’entre eux a plus de besoin durant une certaine période, il ne faut pas se gêner de s’investir davantage avec lui. La vie change si vite que se sera bientôt l’autre enfant qui aura plus besoin de vous !
C’était la même chose ici …c’est pas évident deux nourissions ..encore moins quand tu n’a jamais eu d’autre avant.Ont fait de notre mieux 😉
En effet, moi aussi mes jumelles sont mes premiers enfants !
Je suis dans le même bateau que vous les filles. Et à quatre, c’est encore pire. Nos deux grands se sentent souvent mise à part malgré qu’on tente de les intréger dans tout mais ils ne sont pas toujours intéressés. Alors ils se ramassent seuls à jouer à leurs consoles… Je trouve ça très désolant et je culpabilise à tous les jours sur le manque de temps à consacrer à chacun de nos quatre trésors!
Tu as bien raison, la culpabilité est le vice de toutes les mamans !
Je me demande par contre si le fait d’avoir comme premiers enfants des jumeaux c’est pas plutôt un avantage ? Parce que si tu as d’autres enfants après, les jumeaux ont déjà l’habitude de s’amuser seuls alors c’est plus simple pour maman de s’occuper du nouveau (ou des nouveaux hihi) venus !
oui je pense aussi que si j’ai un autre enfant, je vais avoir plus de temps seul à seul avec lui.
Oh oui! Je pense exactement comme toi, et je ne compte pas le nombre de fois que j’ai pleuré à mon conjoint que je me trouvais indigne car je n’avais pas le temps de les stimuler beaucoup! J’avais peur que mes bébés de 3 mois ”deviennent” des légumes! Ouff..vous devriez les voir ajd, ils ont 13 mois et ils sont HYPER intéressés à tout!
Ici aussi !!! Je me demande tous les jours si je les stimule suffisamment, alors que la pédiatre dit que tout est correct.. À la maternité je culpabilisais car Florence (mon bébé1) était sorti des soins quelques jours avant sa soeur et donc j’ai pu en profiter pleinement alors que sa soeur était aux soins (j’allais la voir moins souvent et j’en étais presque malade)… C’est pas facile de savoir si on fait bien ou pas… moi la seule chose qui me rassure c’est leurs sourires 😉