VANESSA REMY
Ouf, mon accouchement! Eh bien c’était mon deuxième et j’avais déjà tout prévue dans ma tête, j’allais accoucher à 38 semaines de 2 filles de 6 lbs, 7 lbs max. J’allais entrer a l’hôpital quand mes contractions allaient être aux 5 minutes et j’allais accoucher super naturellement après 20 minutes de travail. Un petit séjour de 3 jours à l’hôpital et hop à la maison avec les filles! J’avais eu une si belle grossesse mon obstétricienne n’arrêtait de me dire que j’étais faite pour avoir des jumeaux! Bon, dans la réalité ça ne s’est pas passé comme ça.
5 semaines avant la date prévue de l’accouchement, ma petite qui devait sortir la première décide de se retourner en siège! Si elle reste dans cette position on va devoir me faire une césarienne, mais je garde espoir qu’elle se retourne. 5 jours avant que j’atteigne la 37e semaine de grossesse, on se rend au bureau de ma merveilleuse obstétricienne et on apprend que non seulement ma toute belle ne s’est pas retournée, mais qu’en plus elle a mis ses 2 pieds dans mon col!! Et vu que je suis dilatée de 2 cm ma docteure ne veut pas prendre le risque que je perds mes eaux chez moi et que ce soit un petit pied qui se présente en premier. Résultat : Hospitalisation jusqu’à la césarienne prévue a la 37e semaine… Tous mes rêves d’accouchement parfait sont détruits! Non seulement je n’aurais pas un accouchement naturel, mais en plus je suis prise dans un hôpital pendant 5 jours à ne rien faire! En plus, je n’ai pas le droit de sortir de la chambre sans accompagnement. J’ai dû faire le deuil d’un accouchement naturel, ça n’a pas été facile. Dans ma tête je DEVAIS accoucher naturellement. La famille et les amis sont venus me rendre visite pour me garder occupée, mais les nuits sont longues loin de mon fils et de mon amoureux et j’ai le cœur gros.
Après ce qui semble une éternité, le jour de la double rencontre arrive enfin! La césarienne est prévue pour 6 h, alors on vient me réveiller à 5 h du matin pour me préparer pour la chirurgie. Les infirmières me disent d’attendre, qu’on va venir me chercher, alors j’attends… j’attends encore… Et encore! Finalement vers 15 h on me dit qu’il y a eu 11 accouchements d’urgence! Un record! Surement dû à la pleine lune de la nuit précédente. Quoi qui n’en soit, ma mini dilatation et mon pied dans le col ne sont pas du tout une urgence! À 18 h on vient enfin me chercher, et là, je commence à stresser… mon dieu que j’ai hâte que ça finisse! De ne plus entendre mon propre cœur sur le moniteur et de ne plus sentir ces mains qui fouillent dans mon bedon! Les médicaments intraveineux me donnaient la nausée et je me sentais tellement vulnérable, là, couché sur le dos.
OH ils sortent une première petite créature! Je la regarde de loin, elle a l’air si belle et si fragile! 2 minutes plus tard, on sort une autre petite bête! Est-ce qu’elle ressemble à la première? Est-ce qu’elles vont bien? Mon copain approche mignonnette 1 de mon visage, comme elle belle! Puis, je rencontre mignonnette 2 comme elle est petite! Je mourrais d’envie de les coller contre moi et de leur murmurer dans l’oreille à quel point j’avais hâte de les rencontrer et de les embrasser! Ils ont fini par me recoudre et en salle de réveil j’ai finalement tenu mes filles dans mes bras! J’anticipais beaucoup la douleur post césarienne, mais ce ne fut pas si terrible! Les antidouleurs fonctionnaient très bien. J’ai fait une réaction à la codéine par contre, ce qui m’a laissé toute plaqué pendant un gros 6 jours, je n’étais pas très belle à voir! Enflée comme un melon et pleine de plaques. Environ 24h après mon accouchement, je marchais et 10 jours plus tard, j’étais fonctionnelle. Cet accouchement était à des années lumières de celui dont je rêvais, pas de peau à peau avec mes filles dès leur naissance, pas d’accouchement naturel et mon copain n’a pas pu couper le cordon de ses princesses. Mais malgré tout je suis contente d’avoir vécu ça, j’ai appris à me connaitre un peu plus et à lâcher prise! Les choses ne se passent pas toujours comme prévu, c’est la vie et c’est très bien comme ça 🙂
MARIE-MICHÈLE THIBAULT
Pour bien comprendre mon accouchement, on revient 3 jours en arrière, le 1er juin 2012. Je vais à l’hôpital pour une échographie (je suis maintenant suivie aux semaines car on ne sait pas si j’ai 1 ou 2 placentas). Comme d’habitude on mesure les bébés, on les regarde de tous bords tous côté. À ce point, j’ai hâte d’accoucher, mais ça me paraît encore loin le 10-11 juin. La gynécologue nous regarde et nous dit « Et bien votre bébé 1 est un peu petit, je ne suis pas trop certaine si je prends la chance de vous faire patienter ou si je vous provoque…non, je ne prendrai pas de chance, vous accoucherez lundi, je vous programme à 6h45am ». Eh quoi?!? Ici, on est surpris. Un rendez-vous pour accoucher, c’est à 100 000 lieux de ce que j’imaginais. J’étais convaincue que j’allais avoir une douleur en pleine, nuit, que j’allais crier après mon chum DÉPÊCHE CHÉRI J’AI MAAAAALLLL! Qu’on allait rouler à 160km et faire le trajet en 5 minutes…mais non. Lundi le 4 juin, moi et mon chum on s’est rendus tranquillement à l’hôpital en sachant que nous reviendrions avec 2 petits paquets de bonheur.
Le fait d’avoir un accouchement programmé est très étrange. Tout se fait relativement dans le calme. En passant, un accouchement programmé dans mon cas, ça ne voulait pas nécessairement dire une césarienne. J’allais essayer naturel si je pouvais. Donc à 37 semaines et 1 jour, je me présente à l’hôpital. Comme nous avions visité 2-3 semaines avant, je savais que je ferais le travail dans une petite chambre cute et qu’on me transfèrerait par la suite dans une salle d’opération plus grande. Je savais que je voulais l’épidurale et on m’avait fortement conseillé de la demander au début.
On s’installe donc moi et mon chum. On vient me donner du Pitocin et rompre la poche des eaux de bébé 1. Wow, ça fait du liquide les amis! Je me sens branchée de partout. J’ai une électrode sur le bide pour bébé 2, une électrode directement sur la tête de bébé 2 (je vous laisse deviner elle sort par ou!) et une pour mes contractions. J’ai d’autres fils dont je me souviens plus trop l’utilité et là on me dit qu’à cause de l’électrode sur la tête de bébé 1, et bien je ne peux pas faire grand chose à part attendre…pas de marche dans le corridor, de bain ou de ballon. Alors on décide de rendre l’attente agréable, on met un peu de Jack Johnson, de John Mayer pour détendre l’atmosphère. Mes eaux crevées vers 7h00, il est 11 heures et je ne sens absolument rien, aucune douleur. Une infirmière vient me voir et me dit tout bonnement « ah et bien tu as des contractions » et moi de penser, euh pas pantoute. Elle me dit, oui oui, tu en as une maintenant et moi de penser “non, ça c’est bébé 1 qui me botte les côtes, elle fait toujours ça”. L’infirmière me confirme que les douleurs varient d’une personne à l’autre (moi qui était convaincue que j’aurais mal au ventre ou au dos, j’ai eu mal aux côtes?!?).
Vers midi ça commence à être moins agréable, mais tolérable. L’infirmière me dit qu’elle part pour le lunch, que si je veux l’épidurale, ce serait un bon timing car il y a 4 autres filles qui sont provoquées en même temps et on ne sait pas trop quand elles auront besoin du médecin (l’anastésiste doit être accompagné du médecin). Alors elle me dit penses-y et je te reviens. On discute moi et mon chum et avec les histoires entendus de certains amis, on décide d’accepter l’épidurale. 5, 10, 15 minutes passent et l’infirmière ne revient pas. Chéri, va la chercher. On la trouve pas, on voit une autre infirmière, demande l’épidurale et soudainement les docteurs sont ben ben occupés?!? Résultat, j’ai eu l’épidurale environ 1h00-1h15 après l’avoir demandé et on dirait que quand tu l’attends, même si tu es pas en totale douleur, tu es pas trop patiente disons! Épidurale = je ne sens plus rien à nouveau. Passerons alors 4h00 d’attente ou on voit que les contractions deviennent plus fortes et ou ma tendre moitié me fera de fabuleux massages de pieds.
Arrive 17h00, tout se passe très vite, je suis dilatée à 10cm (me semble que vlà 5 minutes j’étais à 3?!?), on transfère de salle et vlan! Je commence à trouver ça intense. Comme la plupart des mamans, il y a du monde à la messe à mon accouchement : la docteure qui m’accouche, ma gynécologue, une pédiatre pour les filles, une infirmière pour moi, une pour bébé 1, une pour bébé 2, mon chum et 3 internes…ça fait 11 personnes dans la même pièce ça! Je pousse pendant 1h15. Je ne sens absolument rien, je force et pousse et je sais tellement que ça donne rien, je le vois dans le visage de la médecin. Après 1h15, ma gynécologue vient me voir et me dit qu’on peut continuer à pousser, mais comme on ne sait pas trop comment sont placés les bébés, on ne sait pas si ça va fonctionner. Elle évalue mes chances d’accoucher naturel très minces. Je savais qu’avec des jujus, tu ne décides pas si c’est naturel ou césarienne, et j’aimais mieux césarienne tout de suite que naturel bébé 1 et pas pouvoir sortir bébé 2 et être obligée d’aller en césarienne de toute façon. Je décide donc d’aller en césarienne.
Jusqu’ici ça allait bien, j’étais avec mon chum dans des salles pas trop pire. C’est ici que je commence à ne pas tripper du tout. D’abord on me stérilise, on enlève mes bijoux, mon vernis à ongle à la 2ème vitesse car on doit être en salle d’opération dans moins de 30 minutes. Mon chum doit me quitter. Là, je n’aime vraiment pas ça. On m’emmène dans une salle d’opération vraiment effrayante, y a pas d’autres mots. C’est grand, c’est tout blanc et plein de steinless et surtout, je ne connais plus personne et mon chum n’est toujours pas là!!! On me mets un tube dans le nez, on monte le drap devant moi pour que je ne puisse rien voir de l’opération, on augmente ma dose d’épidurale et là on attends les docteurs. Je panique. Je ne veux pas du tout rester ici. On me pose milles question : Si tu as mal au cœur dis nous-le, il faut pas que tu t’évanouisses, as tu chaud, as-tu froid, ça pus tu? Non je ris pas pantoute. Mon chum arrive finalement avec son masque et son sarraut, je le reconnais à peine. Je lui dit que je me sens mal ici et là trop tard, le docteur arrive et ça commence.
Ça ne m’a jamais dérangé d’aller en césarienne jusqu’à ce que je le vive. C’est une chose que je ne souhaiterais pas vraiment revivre si je retombe enceinte. La césarienne est une opération importante et je trouve qu’on nous informe trop peu du déroulement de la chose. On est engourdies, il n’y a pas de douleur, mais c’est comme se faire arracher une dent : on sent tout, on entend tout. J’ai donc senti le premier bébé quitter mon corps, je l’ai vu 3 secondes, tout gluand avec une drôle de tête, 1 minute après je sentais l’autre bébé sortir, tout gluand pas trop certaine qu’il a l’air bien et moi de demander sans cesse à mon chum est-ce qu’elles sont correctes? Elles respirent? Elles sont ok? Car avec le drap heureusement ou malheureusement, tu ne vois rien. Finalement, 5 minutes plus tard, après le nettoyage et les premiers soins, je vois mes magnifiques petites jumelles identiques nées à 19h32 et 19h33 en ce beau lundi 4 juin 2012. Elles pèsent 5lbs 10 et 5lbs 14. Elles vont bien, j’apprends que j’avais un seul placenta donc que ce sont des jumelles identiques. Je les prends avec moi 15 minutes, on nous laisse presque seuls à les cajoler et je pars ensuite vers la salle de réveil, laissant papa avec les nouveaux amours de ma vie.
MÉLISSA ROCHETTE
Vendredi 23 décembre 2011 j’ai un rendez-vous de suivi, tout va bien et rien ne bouge je ne suis même pas un peu sur le bord d’accoucher, ma date de césarienne reste donc le 28 décembre (Hé oui, je sais que ce sera une césarienne depuis un bon moment déjà car bébé A est en siège et bébé B en transverse) .
Samedi 24 décembre 2011 je vais finir les achats de Noël car nous reçevons le 25, en soirée nous allons chez mes beaux-parents pour le réveillon. Chaque fois que je vais au toilette je suis un peu mouillée, mais je ne panique pas c’est probablement les bébés qui poussent trop sur ma vessie! Après tout je suis à 37 semaines et 2 jours.
Dimanche le 25 je me réveille vers 4h00 du matin, je vais aux toilettes et me rends compte que je perds mes eaux. Je réveille papa , il prépare les choses dans l’auto pendant que je vais dans la douche. Il est 4h30, nous sommes en route ! Mais HEY !! C’EST NOËL !! J’étais tellement certaine d’aller à l’hôpital le 28, relaxe, pas de contractions avoir mon épidurale, césarienne et voilà ! Hé bien non…les contractions ont commencées dans l’auto, il fait pas beau, j’ai mal et je panique un peu… C’était pas censé se passer comme ça !!!!J’arrive à l’hôpital, ne sachant pas que les portes d’en avant sont barrées et qu’il faut passé par l’urgence la nuit nous devons laisser notre auto qui est pris dans le stationnement et marcher jusqu’en arrière. Il fait super froid, mon manteau ferme plus, j’ai des contractions intenses et je dois marcher tout ça ??!! C’est la joie !
Je rentre enfin et me présente à la maternité, on s’occupe de moi , je suis déjà dilatée à 4 cm, tout le monde est sur le gros nerf et me prépare pour la césarienne. Je suis aussi sur le gros nerf… tout ce passe trop vite, je panique, j’ai mal et les infirmières m’obligent à rester couchée dans le lit pour me préparer à aller dans la salle d’opération. Tout ce que je veux c’est me mettre en boule, les contractions sont fortes, mais non je dois rester couchée sur le lit… Je suis en GROSSE panique !!Finalement, je suis conduite au bloc opératoire, j’ai peur , j’ai froid ! Le médecin me dit que je vais avoir une rachis , j’ai peur de rester paralysée , de bouger pendant que l’anesthésiste me la fait. Mon médecins prends mes mains se colle la tête sur mon front et je me laisse faire. Tout fonctionne , je n’ai plus mal, je ne sens rien, magie magie !… Mon conjoint rentre pendant qu’ils sont en train de sortir bébé A. Après avoir senti une pression incroyable ça y est c’est Lukas il est 6h40 et il pèse 5 lbs 9 oz . Ils me le montrent, mon petit bébé crit fort , il est tout rose, je le trouve tellement beau, je pleure de joie, après ils sortent Benjamin il est 6h41 il pèse 7 lbs 10 oz, il est tellement beau lui aussi , je pleure toujours , j’embrasse mes 3 hommes et ils partent. Moi je reste sur la table et ça brasse dans mon corps ! Je vomis, je tremble et je ne me sens pas super bien.
Après je suis changée de salle, j’ai tellement froid !! L’infirmière me mets une couverture tout chaude et je me calme, mes tremblements s’atténuent .C’est long, j’ai hâte d’aller voir mes bébés, je me sens bizarre mais bien en même temps j’ai l’impression d’être sur un nuage . Ha les anti-douleur ce que ça peu faire 🙂
Je monte finalement à ma chambre .Wow c’est difficile à croire qu’il y a même pas une heure ils étaient en moi et que là je les tiens, les embrasse et les vois enfin ! Mon chum à attribué les noms et c’est évident, Lukas est bel et bien Lukas et Benjamin ne pourrait pas porter un autre prénom que Benjamin. Évidement à mes yeux ce sont les plus beaux bébés du monde, ils sont parfaits je suis en amour comme jamais. Je me rends compte que je n’ai jamais aimé comme ça, c’est tellement spécial .
Ça y est j’ai réussis, mes bébés sont là, en santé, je suis vivante et pas paralysée! Après 3 jours à l’hôpital mes garçons vont super bien et je suis capable d’allaiter , je suis pas mal amochée et encore faible car j’ai perdu beaucoup de sang à l’accouchement mais nous avons notre congé. Youpi la maison !
C’est le début du commencement 🙂
MARIE-PIER DÉSORMEAUX
Pour ne pas répéter mon expérience déjà décrite dans mon dernier article “Provoquer un accouchement : Deuil de la surprise ?”, je vous fait un petit intro pré jour J…
37 semaines et 3 jours
Je vais voir ma Gynécologue pour un rendez-vous de routine… Rien. « Ils sont bien là-dedans » dit-elle. Alors elle appelle l’hôpital, demande de m’ajouter aux rendez-vous pour le 5 décembre afin qu’ils amorcent mon travail « mécaniquement ». 5 DÉCEMBRE ? C’est 38 semaines et 4 JOURS ! Mon médecin me dit « Je serai de garde cette journée là et avec des jumeaux j’aimerais être présente pour ton accouchement ». Ah oui ? Et elle a pensé à moi là- dedans ? Moi qui vais endurer encore 4 longs et pénibles jours, 4 longues et pénibles nuits ? Elle me répond que, de toute façon, elle est certaine qu’elle ne me verra pas arriver cette journée là parce que j’aurai accouchée avant ! Il me semble oui…
Le 5 décembre, 7h00 am : Hôpital Pierre-Boucher
J’arrive dans la salle d’évaluation, ma gynécologue me regarde, complètement surprise de me voir encore “grosse”. On m’installe dans un lit et on met les capteurs pour les coeurs des bébés. Tout va bien ! Alors on m’explique qu’on va appliquer un gel qui aidera à faire mûrir mon col, ce qui pourrait et devrait provoquer le déclenchement du travail. On m’explique qu’on va me garder pendant un heure, voir si le gel fonctionne et si tout est ok, on me renvoit chez moi pour le reste de la journée et je devrai revenir à l’hôpital vers 16 heures pour voir quel progrès j’aurai fait. Les infirmières notent que peu après l’application du gel, je commence à avoir quelques contractions… Ah oui ? Je ne sentais rien !De retour à la maison, je sens que j’ai des petites “crampettes” rien de douloureux, dans le bas-ventre. J’en profite pour m’étendre et je fais une sieste… jusqu’à 15h00 ! Je me réveille en panique, faut être à l’hôpital pour 16h00, mon chum fait aussi la sieste sur le sofa… Pourtant, il n’y avait aucune urgence, je sentais toujours à peu près rien !
16h00
De retour à l’hôpital, je suis installée en salle d’observation quand finalement, à 17h00 le gynécologue vient me voir et vérifie mon travail : Je suis ouverte à 4 ! Wouah ça va vite ! Alors il dit : On va crever tes eaux et papa pourra aller enregistrer ton admission en bas. Dans le temps de le dire, je me met à pleureur comme une madeleine, j’ai les jambes qui tremblent et je regarde mon chum : “Ah là c’est vrai on va avoir nos bébés !” Ça m’avait soudainement frappée de plein fouet ! Aussi rapidement, le gynéco avait déjà la tige de tricot à la main et les eaux de Mathias coulaient à flot sur le lit ! J’étais sous le choc. Alors on me dit : “Ok on t’emmène à ta chambre”… Euh … je vais marcher là ? Avec les 50 gallons qui me coulent entre les jambes ? Qui va mopper le plancher ? Ça été la marche la plus ridicule de toute ma vie, en chemise d’hôpital, en essayant de tenir derrière pour pas qu’on voit mes fesses et aussi tenir la géante serviette hygiénique entre mes jambes… Oufff !
J’atteins rapidement 6 centimètres… J’ai des contractions toutes les 2 minutes et moins… elles durent pratiquement 50 secondes ! J’ai mal mais j’ai pas encore atteint mon niveau d’intolérance. Le gynéco m’oblige a avoir une épidurale maximum à 7 centimètres, au cas où ça finirait en césarienne d’urgence. Je vais dans le bain… Ouille !!! L’intensité de la douleur monte d’un cran alors je dis à l’infirmière : Tant qu’à être obligée de la prendre l’épidurale, je peux tu l’avoir maintenant ? 5 minutes plus tard l’anesthésiste était dans la chambre faisant face à mon dos dénudé ! Il me dit : “Dis-moi quand tu seras entre deux contractions.”“Ok, elle est finie… oh non ça recommence… ok go… NON encore…” Je ne sais plus combien de fois il a dû se reprendre ! Je pense que mon chum était plus épuisé que moi ! Le soulagement fût quasi instantané, et je ne sentais plus rien. Il était maintenant 22h00.
J’ai dormi entre chaque visite de l’infirmière qui venait vérifier les signes vitaux etc… aux 15 minutes ! Vers 3h00 am, le 6 décembre, la stagiaire gynécologue vient vérifier mon progrès : Encore 6/7 centimètres… Oh là !! La panique m’envahie, ça pas de sens que j’ai progressé de ZÉRO depuis 22h00 ? Mon infirmière vérifie, selon elle je suis presque prête… Alors elles font venir LE doc : “Ben oui emmenez-la tout de suite en salle d’opération, elle va accoucher !” (Les accouchements de jumeaux se font en salle d’opération à l’hôpital Pierre-Boucher, afin d’ être prêt à toute éventualité).
Une fois en salle, on m’installe les jambes dans des étriers dignes d’un costume de faux-sumo avec des attaches en velcro et un “padding” extra épais ! J’ai été installée ainsi pendant près d’une heure, sans pousser, à attendre que le médecin arrive enfin. L’infirmière décide de me faire commencer à pousser en attendant. Alors mon chum vérifie sur le moniteur et me dit quand une contraction arrive, alors je pousse… Après 2-3 poussées, le coeur de Mathias baisse drastiquement. Ma jeune infirmière, qui en était à son deuxième accouchement de jumeaux, panique un peu mais je sens qu’elle tente que je ne m’en aperçoive pas. Elle appelle le médecin et on arrête de me faire pousser en attendant. Quand le médecin arrive enfin, il me fait pousser et le coeur de Mathias tient le coup ! Je ne me rappelle plus combien de temps j’ai poussé, probablement pas plus que 24 minutes puisqu’il est sorti à 4h24 ! Dès qu’il est sorti, on me le montre ULTRA rapidement et les infirmières viennent pousser sur mon ventre pour diriger Anthony vers la sortie. Le doc se prépare à faire une echographie pour voir comment il est positionné. Entre temps il crève les eaux d’Anthony, immédiatement je sens une contraction venir et avant même que le médecin me dise de pousser, je l’avais déjà fait et Anthony sortait, 6 minutes après son frère ! On me mit finalement un bébé sur ma poitrine dénudée… mon bébé Anthony tout petit (5lbs 9oz), mon chum a finalement l’occasion de couper son cordon ombilical ! Alors on me ramène Mathias qui est tout propre et bien emmitouflé (6lbs 3oz). Ils sont en super santé les deux !
Nul besoin de points, je ne me suis pas non plus rendue compte que les placentas ont sortis… Aussitôt, on m’installe dans l’autre lit pour me transporter vers ma chambre où moi et mon chum auront l’occasion de faire du corps à corps avec nos bébés chéris ! Quel bonheur ! J’allaite avec un peu de difficultés, les bébés perdent plus que 10% de leur poids de naissance, les infirmières me suggèrent, après 3 jours, de leur donner un complément de formule après l’allaitement. Après 4 jours, j’ai ma montée de lait et la pédiatre autorise notre sortie de l’hôpital, enfin on sera chez nous, à la maison les QUATRE !