Je commence ce billet par une devinette (quel suspens!): je suis un endroit, un grand bâtiment, rempli de pièces, ou l’on ne veut pas se retrouver, encore moins avec un bébé…je suis plein de microbes, de maladies, de malades, un paradis pour les hypocondriaques…vous avez tous devinés, il s’agit bien d’un hôpital.
Au moment même ou j’écris ces lignes pour un article futur, je suis “confortablement” assise dans une chaise qui se transforme en lit, à côté de mon bébé qui dort dans sa bassinette de métal qui sent le désinfectant. Je pense qu’il y a à peine 26 heures, je déjeunais tranquillement avec mes 2 bébés à la maison, avec mon chum qui faisait rire les filles comme d’habitude et moi qui prenait mon café en pensant que c’était pas mal ça le bonheur. Puis, mon bébé qui faisait un peu de fièvre depuis 24h s’est mis à mal aller, à grelotter, à avoir les lèvres bleues, bref, à pas “feeler” pantoute. La suite se déroule à une vitesse folle, je dirais à peu près 150km/h en regardant le tableau de bord de l’auto que mon chum conduit. Appelle les grands-parents pour garder l’autre jumelle, cherche la carte soleil, mets ses bas, cherche la carte soleil qu’on ne trouve pas, habille le bébé, habille le papa, cherche la carte soleil, habille maman, mets bébé dans l’auto, trouve la satanée carte soleil (car oui, c’est toujours quand on en a besoin maintenant qu’on ne la trouve pas), roule vers l’hôpital. Ensuite ça déferle encore; entre au triage, attends, entre voir le médecin, attends, examine le bébé, attends, vois une infirmière, attends, examine le bébé, demande l’avis d’un autre médecin, attends, attends encore, attends donc encore 2h, transfert en pédiatrie, test de sang, test de pipi, test de mathématiques…on sort de cette tornade de rencontres hospitalières étourdis et sans trop savoir ce que bébé a. Puis, on attends….on surveille bébé et on attends, il n’y a plus rien d’autre a faire qu’attendre…c’est justement en attendant que je me mets à penser aux parents qui doivent presque vivre dans les hôpitaux. Comment on fait pour reprendre des forces sur un lit moins confortable qu’un lit de branche en camping? Comment on fait pour garder la tête froide quand on s’occupe d’un bébé malade et qu’en rentrant à la maison, il faut s’occuper d’un bébé qui n’est pas malade et qui a de l’énergie à revendre? Comment on fait pour planifier sa semaine quand les médecins nous donnent des nouvelles pour les prochaines 24 heures seulement? Comment on s’organise pour ne pas payer 150$ de parking par jour? Comment on fait pour pas manger juste de la junk, et pour manger tout court de la bouffe d’hôpital? Bref, je profite de cet article pour lever mon chapeau officiellement aux parents qui ont eu la malchance de vivre des jours voire des semaines dans les hôpitaux avec leurs bébounets. Quand on le vit, on se dit que ce sont nos enfants et qu’on donnerait tout pour eux, et c’est vrai, la preuve, je le vit présentement. Mais quand on s’arrête, on se rend compte que ça prend du courage et une force émotionnelle immense pour passer au travers de ces épreuves. Voir son bébé se faire piquer, devoir le tenir pour une prise de sang, le voir se débattre en essayant de le rassurer, le voir faire des crises en lui disant que ce sera bientôt terminé. Le voir absorber ces quantités de médicaments. Le voir manger de la bouffe sucrée et salée d’hôpital, on est loin de la diète bio de maman.
Sincèrement, à tous ces parents qui vivent au quotidien dans les hôpitaux, bravo, vous êtes une preuve de force pour tous.
Et en étant ici, avec mon bébé qui ronfle à côté, je commence à me raisonner sur l’importance de bien des choses. La journée a peut-être été difficile avec tes jumeaux, mais au moins tu étais à la maison avec eux. Ils ont peut être pété une mega crise, mais tu savais pourquoi, tu les as consolé et c’est maintenant fini. Le travail te stresse, mais tes enfants et ta famille sont en santé. Il fait pas beau dehors et on peut pas sortir, mais on a une belle maison dans laquelle on habite.
Ce petit séjour me ramène rapidement vers ce qui est important et qui ne s’achète pas (une autre devinette pour terminer), je parle évidemment de la santé.
Je vous souhaite à tous de profiter de chaque journée que vos bébés sont en santé ainsi que votre chum, vous et votre famille. Je vais continuer à caresser mon bébé, en me disant que dans les pièces d’a côté, il y en a sûrement des pires que nous.
Xx
P.S. Notre séjour aura duré 3 jours et résultat: infection urinaire. Pour ceux qui s’inquiétaient pour mon bébé, tout va bien maintenant!
Pour l’avoir vécu, je te comprend. Quand on entre, on a l’impression que la terre va s’écrouler et au bout de 3 jours quand on sort avec notre bébé en santé (ou presque) on dit merci à la vie que ça n’ait été qu’une pneumonie (dans notre cas) ou une infection urinaire… Bon courage aux parents qui le vivent au quotidien!