Le jumeau préféré…
JE LES AIME ÉGALEMENT… NON !?
Dans mon cas, ce sujet a été une de mes plus grande préoccupation après avoir appris qu’on allait avoir des jumeaux. Avoir un enfant apporte déjà plusieurs angoisses alors en avoir deux en même temps en apporte le double, si non plus. Est-ce que j’arriverai à les aimer tous les deux autant ? Est-ce que j’arriverai à leur donner la même attention, de façon égale, tant en qualité qu’en quantité ? Mais une question à laquelle je n’avais pas songé, était si les autres, la famille, les amis et même les étrangers, allaient les aimer autant. Allaient-ils avoir leur “préféré”… ?
Dès leur naissance, j’ai tout de suite compris qu’il était impossible de ne pas aimer un bébé plus que l’autre, même les jumeaux non-identiques. On trouve qu’ils sont parfaits en tout point et cet amour est absolument inconditionnel. Lorsqu’ils commencent à grandir, à forger leur propre caractère les choses changent graduellement. Ce n’est pas l’amour que l’on porte pour nos enfants qui se transfert d’un bébé à l’autre, l’amour reste authentique mais c’est plutôt une préférence ou une tendance à mieux s’entendre avec un plus que l’autre. Parfois c’est dans le caractère de notre enfant; il est plus affectueux ou bien plus tranquille alors on le chicane moins souvent. D’autre fois c’est juste chimique et incompréhensible. Ce le constant questionnement qui bourdonne dans notre tête “J’ai donné à bébé A plus d’attention qu’à bébé B aujourd’hui…” Et d’avoir l’impression dès fois de donner de l’attention à bébé B juste par culpabilité.
Aujourd’hui mes cocos ont 21 mois, j’ai l’impression qu’un de mes garçons recherche plus mon attention en faisant des choses pour lesquelles je dois le chicaner. Il lance les jouets et il me regarde, attendant une réaction de ma part, quel quelle soit. L’autre a le don de se mettre à pleurer et de faire plus “pitié”. De plus, il se fait “bardasser” par son frère qui est continuellement sur son dos entrain de le pousser, le mordre, lui voler ses jouets, etc. Le problème aussi, c’est qu’il est difficile de contrôler les situations de querelles entre les deux puisque je ne suis pas continuellement là à voir ce qu’ils font afin d’être en mesure de savoir ce qui s’est réellement passé, si c’est vraiment B qui a vol le jouet de A ou si en fait, A est juste déjà un excellent acteur ?
Je remarque également que lorsque A vient me voir et me fait un câlin, B s’approche de moi et veut faire “partie” de cette démonstration d’amour. C’est d’autant plus difficile ces dernières semaines puisque A a commencé à dire quelques mots et je crois qu’inconsciemment, mon mari et moi, sommes plus souvent auprès de A à essayer de lui faire dire où est son nez et comment il s’appelle. Délaissant peut-être un peu B à ses propres affaires. Vous écrire ces mots me fait mal au coeur, j’ai les larmes aux yeux présentement parce que vous écrire ceci est en même temps une prise de conscience pour moi. Je crois qu’en tant que parent, parfois, il est possible de s’enfoncer la tête dans le sable et de se sentir au dessus de tout cela, quand dans le fond, nous sommes des êtres humains qui peuvent effectivement ressentir, ou non, une affection différente envers l’un de nos enfants. Et je dois admettre qu’avec des jumeaux, c’est probablement encore plus difficile de gérer tout ça dû au fait que, les deux nécessitent le même type d’attention.
PARDON ? UN “PRÉFÉRÉ” ?
Un facteur qui, dans mon cas, semble affecter ce syndrome du “mouton noir”, c’est qu’un de mes coco est plus petit que son frère en grandeur et aussi plus joufflu, comme un bébé. Mon “grand”, comme je l’appelle, a un visage de grand garçon, il est plus élancé et aussi plus indépendant. Ce qui me fait penser que c’est peut-être ce qui “attire” moins les autres personnes, tant la famille que les inconnus qui nous abordent, vers lui. Est-ce que le fait que l’un deux semble plus “mignon” de par sa petite stature ? Semble-t-il plus fragile que sont frère et donc attire plus d’affection ? Je me suis même fait dire, par des gens de mon propre entourage : “Mon préféré c’est…” Non mais quel culot ! J’arrive à peine à y croire encore qu’on puisse oser dire cela à une mère. Être jumeau c’est pas un concours de popularité !
Je me demande jusqu’à quel point ces comportements qu’ont les autres envers eux peuvent les affecter dans leur vie présente et future. Il me semble qu’ils ne pourront faire autrement que de s’en apercevoir ? Est-ce normal pour un jumeau d’avoir, jusqu’à un certain point, un sentiment d’infériorité par rapport à son jumeau ? Pour le jumeau moins apprécié, est-ce que ce sentiment de rejet l’affectera de façon importante ? Est-ce que celui qui semble plus “attirant” profitera de cette situation aux dépens de son frère ? Ça me fait peur juste d’y penser…
CHACUN SES FORCES
Finalement, je crois que ce sera important de valoriser nos enfants pour leurs forces respectives. C’est normal qu’il n’excelleront pas nécessairement dans le même sport ou dans les mêmes matières à l’école. Mais ce sera ce qui les rendra si uniques et distincts malgré leurs ressemblances. Je crois que des jumeaux, qui sont toujours associés par la force des choses l’un à l’autre, se doivent d’accomplir certaines choses chacun de leur côté. Que ce soit pour bâtir leur estime d’eux-mêmes ou pour qu’ils n’aient pas à être en constante compétition. Mon mari et moi essayons de passer un minimum de temps seuls avec chacun d’entre eux et équitablement pour qu’ils sentent qu’ils sont tous deux importants à nos yeux. Pour qu’ils sentent qu’ils ne sont pas seulement des jumeaux, qu’ils sont d’abord nos petits garçons d’amour !
Peu importe ce qui adviendra, je sais très bien que mes enfants, je les aime inconditionnellement. Probablement pas de la même façon ou pas pour les mêmes raisons (autre que le fait qu’ils sont la chair de ma chair). Mais peu importe ce qu’ils deviendront, quelles décisions ils prendront, quel chemin ils emprunteront, nous les aimerons pour l’éternité !
ici une fille à maman et une fille à papa puis ça change… c’est elles qui choissisent leur préféré lol
Oufff ça doit faire partie des difficultés d’avoir des jumeaux comme premiers enfants… Je n’ai pas encore plus d’un enfant, mais je peux imaginer que ça soit plus facile avec l’un ou l’autre de ses enfants… Et là quand on a des jumeaux, au lieu de vivre ça graduellement, on vit ça tout en même temps! Vraiment pas facile… Je te trouve courageuse de parler de ça, c’est un sujet pas facile, et ton texte est très touchant!
En tant qu’educatrice, l’important c’est que tes garçons se sentent importants à tes yeux et valorisés. Ils doivent se sentir appuyés par leurs parents pour pouvoir explorer leur environnement, et ainsi construire leur confiance en eux et en leur univers. Ça ne doit pas être facile de distribuer l’attention équitablement mais les enfants sont des éponges, ils ressentent les sentiments. Je pense donc qu’il est indispensable que tes garçons ne sentent aucun écart dans vos yeux et votre cœur.