3 ans après les jumeaux – Un cri du coeur des grands frères!!!

C’était le 23 décembre 2009.  C’est à cette date précise que notre équilibre familial a basculé.  C’est la date à laquelle nous avons appris que j’étais enceinte de jumeaux.  Dès cet instant la vie de NUMERO UNO et NUMERO DOS a basculé.  Tout de suite on a commencé à focus-er sur « les jumeaux ».  Fallait réorganiser la maison.  Fallait acheter le doublon de nos articles de bébés.  Fallait penser à tout.  Mais pensait-on à eux deux?

Ensuite vint le 1 juin 2010.  Autre date difficile à assumer pour mes deux grands chéris.  C’est la date où maman est partie en catastrophe à l’hopital car les bébés voulaient sortir même si c’était BEAUCOUP trop tôt!  À partir de cette date, et pour les 3 journées subséquentes, ils se sont fait berdasser entre  gardienne de jour et gardienne de soir car maman n’était pas là et papa devait travailler.   Ensuite retour à la maison pour maman mais je ne pouvais pas plus m’occuper d’eux car je devais rester au lit.  Et ce, jusqu’au début juillet.  Je me souviens de leurs petits visages plein de peur quand il me regardait.  Ils partaient le matin et me serraient très fort car ils avaient peur que j’aie disparue à leur retour, comme au début juin!  J’aurais tellement aimé pouvoir aller au parc avec eux, pouvoir aller au cinéma les jours de pluie mais je devais rester au lit, très calme et sans émotions pour ne pas nuire aux bébés…

Et puis voilà, c’est le 9 juillet 2010 que leur monde, tel qu’ils l’avaient toujours connu s’est éteint.  Les jumeaux sont nés.  Quelle joie mais quelle peine aussi pour ces deux petits êtres qui maintenant venaient de passer en second plan (encore une fois) de façon déterminante et quasi permanente.

Vous me trouvez affreuse!  Ne jouez pas à l’autruche!  C’est bien ce qui arrive dans une famille quand des jumeaux y débarquent.  Tout ce qui était là avant, n’existe plus!  NUMERO UNO et DOS avaient 6 ans et 5 ans à l’arrivé des minis.  Ils avaient besoin de nous.  Mais d’un seul coup, BANG!, deux petits bébés demandants sont venus détruire leur petit monde.

3 ans et demi plus tard, ils en souffrent encore énormément.

Ma co-blogeuse Vanessa vous a parlé de la fratrie oubliée lors d’un article en novembre 2013 – Le frère invisible.  Elle n’a par contre pas abordé l’aspect des conséquences désastreuses qui peuvent en découler.

Voici donc notre histoire, où vous pourrez constater que malgré que la naissance de jumeaux puisse être le plus beau cadeau du monde pour certain, elle peut être perçue comme la plus grande punition pour d’autre…

De la naissance à 6 mois, les jumeaux c’est très demandant.  Il y a les boires, les couches et les bains qui sont des nécessités.  Mais combien de temps passe-t-on à faire ça?  Des heures, je dirais même plus, DES HEURES!  D’accord il y a les dodos des bébés.  Je vous l’accorde.  Par contre, quand on ne dort pas la nuit pour nourrir nos bébés, faut dormir quelque part, alors c’est durant ces heures qu’on tente tant bien que mal de récupérer un peu.  Alors, quand joue-t-on avec les plus vieux?  On se débrouille en sautant une ou deux siestes mais on n’est pas très présente d’esprit alors les jeux sont « plates ».

Ensuite entre 6 mois et 1 an les jumeaux commencent à bouger.  Il faut toujours les nourrir mais avec de la nourriture EN PLUS des boires.  Il y a toujours les couches et toujours les bains mais à ceci il faut rajouter les périodes de jeux et d’éveils…  Quel temps reste-t-il donc pour les plus vieux?  Encore là, on tente de trouver quelques minis-minutes à leur consacrer entre deux biberons et deux couches sales.  Tout ceci dans le but d’apaiser notre mauvaise conscience qui elle se rend bien compte que nos enfants souffrent mais qui ne sait comment faire pour les aider.

Vient le fameux 1 an!  C’est la joie!  On a passé au travers, finalement!  Au travers de quoi?  Si vous voulez mon avis, on commence la merde !  Ce qu’on vient de traverser c’est de la petite bière à comparer de ce qui arrive!  Vers un an maman retourne au travail.  Vers un an, des jumeaux ça commence à marcher.  Ça commence à fouiller partout.  Vers un an, des jumeaux c’est l’enfer!  Alors on passe encore moins de temps avec les grands car il faut courir partout après les petits.

Vient ensuite le fameux TERRIBLE 2!  C’est le temps où non seulement les parents n’ont plus une seule seconde pour s’occuper des deux plus vieux mais en plus, ceux-ci doivent accepter que les deux petits monstres touchent à toutes leurs affaires, détruisent leurs jouets, s’accaparent de la télé pour écouter nul autre que CAILLOU, et j’en passe!

Durant  tout ce temps, ils souffrent.  Souffrent en silence de l’absence de leurs parents.  Ils ne le disent jamais par des mots directs mais vont passer des commentaires du genre, « Je vais prendre mon DS comme ça je vous dérangerai pas pendant que vous vous occuper encore des jumeaux. » .

Et puis arrive le 3 ans.  C’est où nous en sommes.  La routine est bien établie.  La conciliation travail-famille va bien dans l’ensemble.  Et puis PAF!  C’est la rébellion.  Voilà leur cri du cœur…

Mécontent

Problèmes à l’école.  Problèmes de comportements, problèmes de langage.  NUMERO UNO et DOS deviennent des monstres.  Incontrôlables, invivables.

Pourquoi?  Quel est le problème?  Parce que depuis 3 ans ils vivent des frustrations!  Ils sont mis de côtés! Ils sont oubliés!  On ne les écoute plus! On n’a plus une seule minute à leur consacrer! Oh! C’est sur qu’on les inclus dans nos travaux, dans nos corvées et dans tout ce qui touche de près ou de loin les jumeaux mais ont-ils envit de ça?  Non!  Ils ont envit de nous!

J’ai dû faire une grande prise de conscience et me rendre à l’évidence que j’étais, avec mon Roméo bien sûr, donc que nous étions en grande partie responsables des malheurs de nos deux grands.  Notre famille passe au travers de grands bouleversements.  Notre cellule familiale est en morceaux.

Comment faire comprendre à deux enfants qui se sentent comme de la merde que leurs parents les aiment?  Comment leur faire comprendre que malgré qu’on sache qu’ils avaient besoin de nous, nous n’avons pas trouvé comment jumeler, concilier leurs besoins à ceux des jumeaux?

Un enfant, peu importe son âge, a besoin d’un minimum.  Le constat que l’on doit faire dans notre cas c’est que nous n’avons pas réussi à leur fournir ce minimum!  Pourtant nous les avons aimés, de tout notre cœur.  Mais nous n’avons pas réussi à faire passer le message car eux, ne se sont pas sentis aimés du tout, même qu’au contraire, ils ont senti qu’ils étaient maintenant de trop.  Nous  n’avions plus besoin d’eux, nous avions les jumeaux.  Pour deux enfants souffrants de TDAI et TDAH, c’est incomprehensible, ils n’ont pas su comprendre.

NUMEROS UNO et DOS ont maintenant 10 ans et presque 9 ans.  Il est grand temps qu’on agisse.  Nous consultons en médecine et en soins psychologiques.  Nous mettons un programme en marche pour les inclure dans à peu près toutes les sphères de nos vies malgré leurs réticences.  Nous devons apprendre à donner moins d’importance aux demandes constantes de jumeaux et à réintégrer le temps de qualité avec les maxis.  Tout ceci ne se fait pas facilement.  Nous aurons surement besoin d’aide pour quelques temps.

Les cris du cœur lancés par nos maxis nous ont ouverts les yeux, espérons maintenant qu’il n’est pas trop tard pour rebâtir une cellule familiale stable, solide et unifiée.

Dans deux jours, ce sera la St-Valentin, j’espère que cette fête de l’AMOUR que nous rendons familiale depuis la naissance de UNO saura leur rendre un peu de réconfort s’ils ne le ressentent pas autrement.

Bon mois de février.

Alie –xxx-

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2 responses to “3 ans après les jumeaux – Un cri du coeur des grands frères!!!

  1. J’ai des jumelles et une grande de presque 5 ans et je ne me retrouve pas dans ce texte… Nous trouvons plusieurs façons de nous occuper de notre plus grande. Par exemple, je m’occupe seule des jujus quelques heures pendant que papa va au cinéma et glisser ensuite avec ma plus vieille. Le soir c’est chacun notre tour de la border et on reste 30 minutes avec elle à discuter de sa journée et à se coller. Je pourrais donner plusieurs exemples encore. En fait, j’ai même l’impression qu’elle a droit a plus de moments de qualité maintenant qu’avant la naissance des jujus car on y porte plus attention. Elle a également droit à des prévilèges de plus grande qu’elle n’avait pas avant et elle adore ça. Je pense que la clé c’est d’avoir ça en tête avant la naissance des jujus et de planifier une stratégie pour le plus grand et de s’y tenir ensuite. C’est certain qu’avec deux plus grands, c’est moins évident, mais je pense quand même que les effets sur le ou les plus vieux peuvent être minimisés par des actions préventives.

  2. Moi, j’étais seule avec mon premier.
    Rien a voir avec cette situation?
    Je ne pense pas. Car, j’ai l’impression que celle qui a écrit ce texte sent qu’elle a une montagne sur les épaules. Que comme ils sont deux, c’est deux fois plus demandant. Que c’est ÉNORME!!!!
    Ben justement, si c’était sa perception la coupable? Qu’en voyant une montagne, cela la destabilisait et causait beaucoup plus d’anxiété?
    Personnellement, c’était mon cas. J’étais seule, on me reprochaient d’avoir mener à terme m’a grossesse, on me disait que je n’y arriverais pas. Alors, j’ai voullu montrer à tout le monde que j’étais la meilleure, que je pouvais m’en sortir alors que c’était tout le contraire, j’avais besoin d’aide. Cependant, si j’aurais su voir la situation différemment, j’aurais pu passer plus de temps de qualité au lieu de passer mon temps à angoiser.
    Nos perceptions, notre façon de voir les choses influence énormément, voir, cela peut tout changer.

    Mais dans tout les cas, Alie, garde courrage!

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